dimanche 30 novembre 2014

Est-ce qu'ils mangent des légumes?

Etienne hier soir :

- Moi, j'aime le chocolat, mais j'aime aussi les légumes.
Qu'est-ce que tu aimes comme légumes ?
- Les poivrons.
-Oui, et quoi d'autre ?
-Les saucisses !

Comme beaucoup de parents, j'ai vu mes enfants passer très rapidement du stade de bébé qui mange tout ce qu'on lui propose à celui de bambin qui balance les petits bâtonnets oranges ou verts qu'il trouve dans son assiette. Les légumes ? Beurk, par terre !

Comme tout le monde ou presque, je suis aussi persuadée de l'utilité de manger des légumes, j'adore ça et c'est plein de bonnes choses, vitamines, fibres, minéraux, sans le sucre des fruits. Alors, j'ai persévéré. Pour réconcilier mes carnivores avec les légumes, j'ai eu recours aux stratégies suivantes :
  •  Mets de l'huile  : inutile d'associer les légumes à la fadeur de la cuisson à la vapeur ! Je les coupe en frites ( panais, patates douces, céleri rave), je les déchire en chips (chou plume) et je les arrose de beurre fondu, d'huile,...avant de les passer au four. On peut alors manger à la main des légumes dorés qui croustillent. Sinon, une petite purée (potiron, brocoli, chou-fleur,...) avec de la crème réjouit la Normande qui sommeille en moi. Les matières grasses ajoutent du goût, rassasient, et il semblerait qu'en plus, les nutriments présents dans les légumes s'assimilent avec la graisse.
  •  Sccrch, Sccrch  : j'ai remarqué que mes enfants étaient plus rebutés par la texture que par le goût : le mou, le fondant ne leur conviennent pas ; au contraire, ils préfèrent ce qui croustille (il faut les voir devant une boîte de craquottes!) ; pour satisfaire leur instinct de rongeurs, on leur fait des bâtonnets de poivrons, carottes, concombre, et ce dès le petit déjeuner. Ils les mangent avec délices, et Elliot demande même parfois à avoir des poivrons en dessert. Par contre, ne pas s'aviser de glisser une parcelle de laitue ou de tomate dans l'assiette, la variété n'est pas son fort !
  •  Cantines, je vous aime  : pour des parents qui comme moi ont été traumatisés par la langue de bœuf sauce piquante ou le cœur de bœuf sur lit de céleri branche, force est d'admettre que les choses ont changé, et tant mieux ! A la cantine, les enfants sortent quelque peu de la lutte de pouvoir qui les oppose à leurs parents, sont plus ouverts à la nouveauté et ont tendance à suivre les autres. J'ai eu la surprise d'entendre Elliot pendant sa première année de maternelle réclamer des carottes râpées, du céleri et des betteraves. Le souci, c'est que quand on essaye de le faire à la maison, ce n'est jamais aussi bon qu'à la cantine...
  •  Trop méchante  : chez nous, il n'y a pas le choix : souvent, je ne leur propose que des légumes en accompagnement ; ils n'ont pas l'occasion de se caler avec du pain ou des pâtes, on n'en a pas. Le riz vient immanquablement avec des légumes, bref ils sont cernés. S'ils n'en veulent pas, j'encourage sans forcer ; s'ils persistent, ils sortent de table, leur repas est fini. Etienne va ainsi se coucher le ventre vide au moins une fois par semaine, et se rattrape au repas suivent : la grève de la faim s'arrête là. Bien sûr, dans l'idéal, il faudrait leur proposer plusieurs légumes afin qu'ils aient le choix, mais c'est un idéal que je n'atteins pas toujours .
  • Trop fourbe  : mes enfants mangent beaucoup plus de légumes qu'ils ne le pensent. Les boulettes de viande, pas exemple, j'aime bien y incorporer de la purée de légumes ou du chou-fleur cru mixé. Le même chou-fleur mixé, revenu dans du beurre (je suis aussi un peu bretonne) à la poêle, je le mets dans une quiche, et il fond, on ne voit même pas qu'il est là. Dans mon pain à la viande, je mets des épinards (que paraît-il ils détestent) et une branche de céleri ; je fais des sauces à base de légumes mixés, je mets de la citrouille dans mes pancakes ou mes muffins,...je suis consciente que cette pratique est discutable et m'apprête à aller droit en enfer.
Il y a sans doute d'autres pistes à explorer. Cela dit, je constate que la persévérance porte ses fruits : mes garçons mangent des légumes, même si leurs préférences sont limités. Ils savent même me surprendre : j'ai récemment fait du chou farci et le leur ai servi sans trop de conviction ; Elliot en a repris deux fois, preuve que leurs goûts évoluent et qu'un refus n'est pas forcément définitif.